Joy
Inspiré
d'une histoire vraie, 'Joy' décrit le fascinant et émouvant
parcours d'une femme farouchement déterminée à réussir, en dépit
de son excentrique et dysfonctionnelle famille. Au-delà de la femme
d'exception, Joy incarne le rêve américain dans cette comédie
dramatique, mêlant portrait de famille, trahisons, déraison et
sentiments.
Jennifer
Lawrence. Jennifer LAWRENCE. JENNIFER LAWRENCE. Pas de doute
possible, nous ne nous lassons pas de la voir, ni même de
l'entendre, tant cette actrice talentueuse a su opérer les bons
choix. De 'Winter's Bone' à 'Joy' en passant par 'The Hunger Games',
Jennifer Lawrence est une actrice bankable à juste titre. Dans son
dernier film, l'actrice rappelle que le rêve américain vit
toujours. « Quand on veut très fort quelque chose, on finit
toujours par y arriver ». Le syndrome George McFly n'est pas
très loin. Avec 'Joy', le réalisateur parvient-il
à nous mettre en joie ?
Et
Jennifer Lawrence inventa la serpillière magique ! Tout cela
n'est pas très glamour. Pourtant, avec cette histoire
pseudo-biographique, Jennifer Lawrence confirme ce que l'on savait
depuis longtemps : l'actrice est l'une des plus brillantes de sa
génération. Parfaitement dépeinte, Joy Mangano n'est guère très
loin (on la retrouve en effet à la prod). Si elle n'existait pas,
nous n'aurions aucun mal à penser que ce personnage a été fait sur
mesure pour la jeune actrice américaine originaire du Kentucky.
Avec
quelques films à son actif, le
réalisateur David O.
Russell ('Three Kings', 'I Heart Huckabees', 'The Fighter', 'SilverLinings Playbook', 'AmericanHustle') n'en est plus à ses débuts. Il n'empêche, c'est sa
première réalisation entièrement centrée sur une femme.
Véritable ode aux entrepreneurs portée par cette « mater
familias » couplée à une « self made woman » ;
'Joy' est un film résolument moderne.
Avec
un sens pour le réal et le « brut », le film ne mettra
pas trop à mal votre suspension consentie de l'incrédulité. Mix
entre le conte de fées traditionnel et le soap opera – genre
auquel il rend hommage, le film nous renvoie quelque part à nos
propres vies.
Comédie
décalée, discorde familiale, arnaques, importance de l'imaginaire ;
beaucoup d'éléments « Russellien » se retrouvent sans
chercher trop loin.
Le
parfum de 'Joy' a des effluves d'années 1980. Une époque où les
chaînes de télé-achat avaient la cote puisque - bien avant
l'arrivée d'internet et les services de livraison en ligne - ces
dernières apportaient les produits (commandés ou non) directement
dans les chaumières.
Plaisant
et rafraîchissant, le film fait dans l'originalité en proposant des
flash-back et autres séquences de rêve afin de rendre compte du
désir caché de l’héroïne. Il s'octroie aussi un brin de
surréalisme avec une incursion dans le soap opera que regarde la
mère de Joy. Soap qui fait par ailleurs étrangement penser au
cinéma de David Lynch.
Quelques
défauts sautent malheureusement aux yeux. Ce qui gêne le plus,
c'est sans doute la narration peu homogène. On commence par un type
de narration avant de s'écarter de ce choix. Avec pas moins de
quatre éditeurs crédités, on peut se demander si l'editing poussif
n'a finalement pas eu raison de l'ADN du film. L'ensemble semble
inégal et le manque de rythme ne rend pas du tout service. S'ajoutent à cela des effets « dirt cheap » (notamment la neige) et
un casting qui, malgré son prestige (Robert De Niro, Isabella
Rossellini, Bradley Cooper), peine à décoller.
Malgré
une solide performance de Jennifer Lawrence qui
cimente l'hommage de
Russell aux femmes ;
il est difficile de ne pas
exiger mieux du film. Il
n'est ni une grande comédie
ni un véritable mélo-drame.
Le
féminisme
sous-jacent du film ainsi
que son ambition se
retrouvent amoindris
par le
manque de portée
dramatique. Pas entièrement
convaincu pendant toute la projection, nous devons toutefois admettre que
Jennifer Lawrence nous procure beaucoup de joie.
Note : ★★
Critique :
Goupil
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