Stan & Ollie




1953. Laurel et Hardy, le plus grand duo comique de tous les temps, se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre.

Désormais vieillissants et oubliés des plus jeunes, ils peinent à faire salle comble. Mais leurs capacités à se faire rire mutuellement et à se réinventer vont leur permettre de reconquérir le public, et renouer avec le succès.
Même si le spectre du passé et de nouvelles épreuves ébranlent la solidité de leur duo, cette tournée est l’occasion unique de réaliser à quel point, humainement, ils comptent l’un pour l’autre…








I. Laurel & Hardy

« Stan et Ollie ». Laurel et Hardy. Le Britannique et l’Américain. El Falco y El Gordo. Tout les oppose, et pourtant, à eux deux, ils forment le plus célèbre duo de pantomime de la planète Hollywood. Ce tandem, entré au panthéon du septième art au même titre que d’autres acteurs comiques de cette même trempe comme Charlie Chaplin ou Buster Keaton, incarne véritablement l’âge d’or du cinéma muet. Mais pas seulement vu que l’indissociable paire a parfaitement négocié le virage aux films parlants. Une carrière riche en courts et longs métrages qui n’intéresse cependant pas le scénariste Jeff Pope, co-auteur du fabuleux script de « Philomena », et le réalisateur Jon S. Baird, papa du survolté et malheureusement méconnu « Filth ».

II. Vie & Mort

Plutôt que de s’attaquer à un biopic traditionnel façon « la vie et la mort de », les deux Britanniques préfèrent se concentrer sur une époque bien précise. Nous sommes à l’orée des années cinquante et le duo n’est plus au faîte de sa gloire. Vieillissant, fatigué, oublié, le couple Laurel & Hardy ne fait plus recette. Ces derniers ont beau courir après le succès, les temps ont changé. Alors que ceux-ci se lancent dans une tournée à travers l’Angleterre pour se refaire et décrocher un dernier contrat cinématographique, ils font l’expérience des salles de spectacle quasiment vides et des hôtels moins prestigieux. Les beaux jours sont derrière eux. C’est alors que de vieilles rancunes refont surface et mettent à mal leur amitié.

III. Travail & Amitié

La plus grande qualité de ce film est à mettre au crédit du scénariste qui a eu l’excellente idée d’évoquer ce duo mythique à ce moment charnière de leur vie artistique. L’occasion d’explorer leur relation à travers le prisme du succès mais aussi et surtout des désillusions. Car c’est l’heure du désenchantement pour cette paire jadis reconnue et adulée. Le script s’invite dans leur intimité, fait renaître des tensions et parle finalement de l’artiste, dans toute sa complexité. Avec cette question finalement posée : y a-t-il une place pour l’amitié dans cette relation avant tout professionnelle ? Car Stan et « Babe » ne sont pas des amis naturels comme des copains d’enfance, mais bien deux acteurs mis ensemble pour dessiner un duo comique.

IV. Steve & John

Un récit plutôt bien troussé mais qui n’aurait pris aucune envergure s’il n’avait pas reçu le concours de comédiens chevronnés pour incarner les deux vedettes. Et c’est bien là l’autre atout de ce métrage : son casting. En haut de l’affiche, Steve Coogan et John C. Reilly brillent de mille feux et doivent encore se demander pourquoi ils ont été snobés par l’Académie des Oscars. Une véritable alchimie s’opère entre eux deux. Convaincants, ils parviennent à donner vie à ce duo dans la vie et sur scène. Aussi brillants dans la comédie que touchants dans l’émotion, les deux acteurs sont tellement justes qu’on n’éprouve aucune difficulté à croire en leur personnage. Le miracle de l’empathie se crée et on s’émeut de les voir se déchirer.

V. Stan & Ollie

Il fallait bien une distribution solide pour faire oublier une mise en scène académique et, plus globalement, un projet qui pâtit quelque peu de son manque d’ambition. La BBC ayant davantage financé un téléfilm didactique plutôt qu’une véritable œuvre de cinéma. C’est le gros point noir de ce « Stan & Ollie » qui reste malgré tout un honnête divertissement.

Note : 

Critique : Professeur Grant

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