Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore
Le professeur Albus Dumbledore sait que le puissant mage noir Gellert Grindelwald cherche à prendre le contrôle du monde des sorciers. Incapable de l’empêcher d’agir seul, il sollicite le magizoologiste Norbert Dragonneau pour qu’il réunisse des sorciers, des sorcières et un boulanger moldu au sein d’une équipe intrépide. Leur mission des plus périlleuses les amènera à affronter des animaux, anciens et nouveaux, et les disciples de plus en plus nombreux de Grindelwald. Pourtant, dès lors que que les enjeux sont aussi élevés, Dumbledore pourra-t-il encore rester longtemps dans l’ombre ?
Une
franchise pas si fantastique
Décidément, voilà bien
une saga qui n’aura jamais réussi à décoller. Censée explorer le lucratif
Potterverse, la franchise « Fantastic Beasts » ne parvient toujours
pas à installer une trame qui soit un tant soit peu intrigante, voire même
cohérente. Le premier opus ? Mi-figue, mi-raisin. Le deuxième volet ?
Inégal et inconsistant. Quant au troisième épisode qui nous arrive aujourd’hui,
il est du même acabit. Fade et sans éclat. Un cuisant échec, ne nous voilons
pas la face. Une déconvenue artistique, mais aussi, et c’est une nouveauté,
une déroute financière. Un film bien loin de briller au firmament du box-office,
d’après les derniers chiffres. De quoi déjouer les futurs plans de la Warner
qui rêvait de poursuivre cette licence avec deux longs-métrages supplémentaires.
Autrement dit, direction la fourrière pour le bestiaire fantastique de J.K.
Rowling !
Trop
is te veel !
Le prologue ? Trop
long ! L’épilogue ? Trop long ! Les scènes de dialogues ? Je
vous le donne en mille : là aussi, c’est trop long. Construction
laborieuse et montage chaotique, voilà ce qui rythme ce film malade. Mon Dieu,
que ce fut pénible ! 2h22 pour ce qui a à raconter, ce n’est pas une bravade qui
est infligé aux spectateurs, mais bien une peine capitale. On éprouve bien des difficultés à ne pas piquer du nez. La salle obscure prend alors l’allure
d’une prison dorée pour le cinéphage qui tente bon gré mal gré de se passionner
pour les « Secrets de Dumbledore ». Mais au fait… quels
secrets ? Au sortir de la projection, tout le monde se pose encore la
question. Ce titre (au pluriel, qui plus est !), sonne comme un aveu
d’échec pour l’équipe marketing du studio qui n’a rien trouvé de mieux pour
résumer et vendre une histoire foutraque et peu passionnante. Caramba !
Mieux
vaut tard que jamais (ou pas !)
Un peu d’indulgence : le récit de ce troisième numéro s'avère un chouïa mieux tenu que ceux
des deux précédents opus. L’auteure britannique a, semble-t-il, mis son orgueil
de côté et a enfin compris (ce n’est pas trop tôt) qu’il n’était pas superflu
de s’offrir les services d’un scénariste de formation, elle qui n’a aucun sens
de la narration cinématographique. Le nom du renfort : Steve Kloves. Un
patronyme bien connu des Potterfans. Le gaillard n’est autre que le scripte
historique de l’heptalogie ciné centrée sur le petit sorcier. Reste que le
tandem ne parvient pas à donner une vision claire à son scénario et exploite
mal les rares idées qu’il tente cahin-caha d’exposer. Empêtré dans un marasme
scénaristique, le duo se prend les pieds dans le tapis en multipliant
artificiellement les intrigues, les révélations et les personnages dans l’espoir vain de donner un semblant de consistance à une histoire confuse qui pèche surtout par un manque
criant d’ampleur dramaturgique.
Le
supplice de Tantale
Le résultat n’est pas à
la hauteur des espérances, loin s’en faut. La fatigue laisse place à l’ennui,
nonobstant les efforts du tâcheron David Yates à proposer une réalisation, pour
une fois, un brin inventive. Ne vous emballez pas non plus, on ne dénombre pas
plus de trois idées de mise en scène. Bref, c’est à nouveau le
supplice de Tantale pour l’aficionado hardcore du héros binoclard qui se disait
pourtant, et à juste titre, que la Warner avait toutes les cartes en main pour
réaliser une glorieuse franchise cinématographique. Mais le fan-club voit
derechef ses espoirs d’apprécier un film enlevé, trépidant et intelligent
réduits à néant. Un troisième désappointement consécutif, c’est la goutte d’eau
qui fait déborder le vase. La magie n’opère plus. La confiance est rompue. Le
désenchantement, total ! On ne lui reprendra plus. Le Potterverse, c’est
terminé. Et la Warner n’a plus que ses yeux pour pleurer.
Note : ★★
Critique : Professeur Grant
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