Kingdom of the Planet of the Apes

 


Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains, quant à eux, ont régressé à l'état sauvage et vivent en retrait. Alors qu'un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l'amènera à questionner tout ce qu'il sait du passé et à faire des choix qui définiront l'avenir des singes et des humains...



Kingdom of the Planet of the Apes: a new rise

Rise, Dawn, War et maintenant Kingdom of the Planet of the Apes. Voilà une franchise qui ne démérite pas dans son ambition de rebooter intelligemment une licence autrefois malmenée. Contée de fort belle manière par Rupert Wyatt et poursuivie avec dextérité par un Matt Reeves en état de grâce, l’épopée simiesque s’offre un quatrième chapitre mis en scène par un nouveau venu : Wes Ball, le réalisateur derrière le triptyque « young adult » Maze Runner. Ne faisons pas planer le mystère plus longtemps, ce Nouveau Royaume (en version française) tournant autour de l’héritage de César, héros charismatique vu dans les précédents épisodes, s’impose comme un divertissement spectaculaire de haute volée. Explications.

Ave Caesar !

S’inscrivant parfaitement dans le sillage laissé par la trilogie (très beau prologue qui assure la liaison), ce Kingdom se rêve en nouvelle histoire au long cours prenant ses marques narratives sur la légende de César. D’ailleurs, rarement un personnage absent à l’écran aura été aussi paradoxalement présent dans l’intrigue. C’est là toute l’ingéniosité des scénaristes qui en ont fait une figure christique. Alors que certains clans anthropoïdes ont oublié César, d’autres ont corrompu et dogmatisé son enseignement pour asseoir leur autorité. Dans ce contexte, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l’amènera à questionner tout ce qu’il sait du passé et à faire des choix qui définiront l’avenir des primates, mais aussi des humains qui ont régressé à l’état sauvage.

Wes Ball fait un pas dans la cour des grands

En dire davantage serait vous divulgâcher le plaisir. Car dans ce récit tentaculaire qui pose les bases d’une nouvelle trilogie, les rebondissements s’avèrent pléthoriques. Action, émotion, suspense, on ne s’ennuie pas une seule seconde, happé par l’intrigue et émerveillé par les images. A nouveau, le talent des Néo-Zélandais de Weta (Avatar) fait des merveilles : la motion capture donnant un résultat soufflant de réalisme avec des singes anthropomorphes qui n’ont rien perdu de leur animalité. Il faut voir l’impressionnant travail sur les textures, notamment lors des séquences aquatiques. Visiblement à l’aise avec cette technologie, Ball en fait bon usage. A l’instar de Wyatt et Reeves, celui-ci l’utilise pour la mettre au service du récit afin d’impliquer émotionnellement le spectateur. Et ça fonctionne.

Un film qui prend judicieusement son temps

A contre-courant de ses collègues officiant sur des blockbusters, le quadragénaire prend judicieusement son temps pour installer son histoire, travailler les ambiances, composer ses plans, filmer les environnements, caractériser ses nouveaux personnages et développer leurs conflits intérieurs. Si bien qu’on s’identifie aisément aux protagonistes. Il faut souligner la prouesse conjuguée d’un casting d’inconnus livrant des performances mémorables et d’une équipe d’infographistes en pleine maîtrise de leur art. Direction d’acteur, coordination des équipes techniques, Wes Ball semble passer un cap. Avec cette superproduction, il a gagné ses galons. De quoi lui asseoir une stature de cinéaste. A confirmer lors de son prochain passage derrière la caméra pour l’adaptation du jeu Zelda.

Une SF populaire et ambitieuse comme on l’aime

Un scénario captivant nourri d’une réelle profondeur émotive et psychologique, des personnages attachants emportés dans une odyssée épique haletante, une esthétique à couper le souffle (très belle direction photo soit dit en passant !) avec des effets visuels d’une exceptionnelle facture. Que demande le peuple ? Kingdom of the Planet of the Apes, c’est de la science-fiction populaire et ambitieuse comme on l’aime. Il n’y a pas un bout de gras dans ce long-métrage qui file à bride abattue, gérant parfaitement son rythme nonobstant sa durée fleuve de 2h25. Alors que La Planète des singes s’affirmait comme la meilleure saga hollywoodienne des années 2010, cette suite parvient à s’inscrire dignement dans son sillon.

Note : 
Critique : Professeur Grant

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