The OA
Sept
ans après avoir disparu de chez elle, une jeune femme revient avec
de mystérieux pouvoirs et recrute cinq inconnus pour une mission
secrète.
Oubliez
'Lost', 'Westworld'
et les autres séries présentant une sérieuse dose de casse-tête.
'The OA' s'impose en nouveau maître du genre. Loin de l'univers
décalé (et peu compréhensible) d'un David Lynch, 'The OA' reste
tout de même accessible. La série – mystérieuse et élaborée –
se veut avant tout fascinante. De quoi donner l'envie aux
téléspectateurs de binge-watcher
les huit épisodes qui composent sa première saison.
Difficile
de labelliser 'The OA' tant cette série ne ressemble à aucune
autre. Jouant avec les codes de la science-fiction, du drame et du
thriller,
les créateurs de la série font preuve d'une imagination
surabondante. L'actrice Brit
Marling (vue dans l'atemporel 'Another
Earth') et
le
réalisateur Zal Batmanglij ('The East', 'Sound of My Voice')
co-écrivent
une
série pleine de rebondissements qui ne laisse
pas
de marbre. La musique émouvante, composée par le frère du
réalisateur, semble venir d'un autre monde.
Le
premier plan s'ouvre sur une tentative de suicide. La femme survit.
Elle s'appelle Prairie Johnson (Marling) et a disparu pendant sept
ans. Quand elle a quitté ses parents adoptifs (Alice Krige et Scott
Wilson), elle était aveugle. Ses lèvres resteront scellées sur la
raison de son absence jusqu’au jour où elle formera un lien
étrange avec quatre adolescents - Steve (Patrick Gibson), Jesse
(Brendan Meyer), Alfonso (Brandon Perea) et Buck (Ian Alexander) et
leur enseignante Betty (Phyllis Smith). Elle ne tardera pas à leur
relater son histoire en commençant par son enfance unique avant d'en
venir au mystère entourant sa récente disparition.
Il
serait dommage de lever davantage le voile sur l'intrigue. Nous
préférons ainsi ne pas mentionner les thèmes principaux qui
élèvent 'The OA' au rang de série existentielle et spirituelle. La
série fait preuve d'une certaine noirceur quand elle nous entraîne
dans les bas-fonds de sa trame scénaristique. 'The OA' traite des
limites de ce qu'une personne peut endurer en termes de douleur
psychique et physique. La série évoque aussi avec brio cette
énergie du désespoir ; cette force qui pousse les individus à
se battre quand tout espoir semble perdu.
Il
convient aussi de saluer les performances exceptionnelles de Jason
Isaacs (la
figure de l'éternel méchant), Emory Cohen ('Brooklyn')
et Riz Ahmed ('Rogue
One : A Star Wars Story').
Série
intrigante et ambitieuse, 'The OA' vaut la peine d'être vue.
L'approche narrative originale justifie à elle seule le temps passé
devant la TV. 'The OA' est moins une série à suivre qu'un acte de
foi. Une fois les trois premiers épisodes regardés (le premier
faisant office de prologue), il vous sera difficile de tourner la
page prématurément.
Goupil
N.B. :
La saison deux a été confirmée par Netflix.
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