Ford v Ferrari


Basé sur une histoire vraie, le film suit une équipe d'excentriques ingénieurs américains menés par le visionnaire Carroll Shelby et son pilote britannique Ken Miles, qui sont envoyés par Henry Ford II pour construire à partir de rien une nouvelle automobile qui doit détrôner la Ferrari à la compétition du Mans de 1966.


Ces dernières années, septième art et course automobile ont fait bon ménage. Nous ne comptons plus les « Fast & Furious », « Need For Speed », ou encore « Death Race ». Certaines franchises ayant d’ailleurs choisi de faire l’impasse sur une sortie en salles. Qualitativement parlant, c’est le grand vide. De temps à autre, l’un ou l’autre film ne se voit pas alimenter par l'appât du gain. Ce fut le cas en 2013 avec « Rush » ou trois ans plus tôt encore avec « Senna ». « Ford v Ferrari » marcherait-il dans leur sillage ?

Après l’agréable « Logan », le réalisateur James Mangold (« Walk the Line », « 3:10 to Yuma », « Cop Land ») quitte la science-fiction et se penche sur la science des transmissions. Pour ce faire, il est aidé par un solide casting.

Christian Bale – débarrassé de l’embonpoint qu’il affichait dans « Vice » – se glisse avec brio sous le casque de ce mécano casse-cou cherchant à aller toujours plus loin. Matt Damon joue Carroll Shelby, le célèbre constructeur et pilote ayant gagné la course du Mans en 1959. Bien que le titre du film se focalise sur la rivalité entre les deux constructeurs, l'histoire met davantage l’accent sur l’amitié entre deux hommes.
Caitriona Balfe (héroïne de la série « Outlander ») – resplendissante – joue la mère et l’épouse modèles. Noah Jupe, déjà très convainquant dans « A Quiet Place », confirme ici tout son talent.

Le jeu d’acteur, c’est véritablement là où le film excelle et se distingue de la concurrence. Ajoutez à cela le savoureux script de Jez Butterwirth (« Spectre », « Black Mass »). Pour le reste, le cinéaste place sa caméra adroitement. Les scènes de course sont à couper le souffle. Les vues subjectives à ras l’asphalte installent les spectateur-trice-s directement au volant. Fortes sensations garanties ! Oubliez Justin Lin (le réalisateur aux commandes de la saga « Fast & Furious »). Ici, pas d’effets spéciaux pendant les scènes de course. Celles-ci ont été tournées sur le bitume, avec de vrais professionnels.

Seul bémol : l’inévitable patriotisme accompagnant cette success story ne laisse que peu de place à la Scuderia Ferrari. Le prochain film de Michael Mann sobrement intitulé « Enzo Ferrari » devrait rétablir un équilibre. Aspettare e vedere!

Motorisé par un réalisateur d’exception et propulsé par un casting chevronné, « Ford v Ferrari » (« Le Mans 66 » chez nous) risque bien de s’imposer comme le nouveau mètre-étalon du genre. Plus une déclinaison de l’American Dream qu’un récit moderne de David contre Goliath, « Ford v Ferrari » prend toute la concurrence actuelle de vitesse.

Note :
Critique : Goupil


Autre critique, autre point de vue – « Ford v Ferrari » vu par le Professeur Grant :


I. Henry v Enzo

Ford v Ferrari. Henry Ford, deuxième du nom, contre Enzo « Il Commendatore » Ferrari, premier du nom. Le deuxième qui rêve de se faire une place au soleil et faire de l’ombre au premier, lequel ne cesse d’attirer la lumière. Tel est le pitch du nouveau long-métrage signé James Mangold, désormais connu du grand public pour être parvenu à occire le X-Man Wolverine dans le ténébreux « Logan ». Changement de registre, donc, pour ce réalisateur imprévisible et sous-estimé qui, film après film, se construit une filmographie aussi éclectique que quasiment irréprochable (Identity, Walk The Line, Copland).

II. Le Mans ’66

Coup d’œil dans le rétroviseur : nous baignons dans les golden sixties et le fameux constructeur américain ambitionne de réaliser un résultat lors la mythique course des 24 Heures du Mans. Un beau coup de pub pour le fabricant automobile qui souhaiterait par-là dynamiser l’attrait pour ses voitures. Pour cela, la firme recrute l’ex-coureur Carroll Shelby (Matt Damon, parfait dans un rôle peu évident) et son pilote britannique Ken Miles (Christian Bale, en mode performance pour décrocher la pole position à l’Oscar). Leur objectif : construire à partir de rien un nouveau bolide capable de détrôner le Cheval cabré lors du Mans ’66.

III. Bluffant !

Le scénario déroule sans surprise les événements attendus. S’il s’en tient aux sentiers balisés, le récit évite soigneusement d’en faire des caisses, recentrant toujours les enjeux autour des deux protagonistes. A contrario, les personnages secondaires sont quelque peu sacrifiés. Si de petites longueurs jalonnent çà et là le métrage (2h32), on reste par contre scotché à notre siège dès que les moteurs vrombissent. Il faut louer ici tout le savoir-faire du metteur en scène et de ses équipes techniques qui parviennent, grâce à une réalisation appliquée et un travail de reconstitution bluffant, à nous immerger durant cette fameuse compétition.

Note : 
Critique : Professeur Grant

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